vendredi 15 octobre 2010

Dixiéme entrée. Du 30 septembre au 15 octobre.



Pas de nouvelles, bonnes nouvelles? Peut-être, mais c'est surtout que le temps me manque, en ce moment, pour tenir mon journal avec assiduité. Qu'importe, il continue à vivre, au milieu des révisions et des examens qui me prennent par surprise, et dont, vraiment, je ne connais pas l'issue... Je stresserai plus tard, c'est certain.
S'il y a une chose qui monopolise un peu mon esprit depuis que je suis ici, c'est bien le rapport de l'étranger à son environnement. Comprendre comment se construit l'autre, à travers le prisme déformé par des cultures différentes. Mais avant de continuer, je dois aussi reconnaître une de mes erreurs. Je vous parle des « Argentins » depuis le début. Je me rends désormais compte combien ce vocable est irréaliste et prétentieux. Mais ce n'est pas ma faute! Un peu aveugle, j'avais oublié la grandeur de mon pays d'accueil. J'ai toujours vécu en France, dans ma petite France. Qu'on le veuille ou non, relativement, notre hexagone est bien minuscule comparé à la taille vertigineuse de l'Argentine. Qu'on le veuille ou non, et malgré nos ridicules guerres régionales, le Marseillais ne diffère pas tellement d'un Parisien. En Argentine, tout est plus grand. Faire 5 heures de bus pour aller à quelques kilomètres de Mendoza, c'est un peu comme aller à une heure de Paris en train. Du moins, c'est vécu de la même manière. L'Argentine est un grand vide. On y retrouve la vieille thématique du « Buenos Aires et le désert Argentin » pour reprendre le titre du bouquin du géographe Gravier (bon, de 1972, mais quand même). L'accent entre Rosario, Buenos Aires et Mendoza n'est pas le même. Mais les comportements diffèrent aussi. Le maté n'est pas la boisson nationale en vérité. Il ne se consomme que dans le nord du pays, au Pérou et en Bolivie. Pas dans le sud, près de Bariloche, par exemple. Je dois donc cesser de parler des Argentins, mais des Mendocinos, et encore, seulement de ceux que je croise.
Clairement, Mendoza est une région conservatrice. L'Église y est encore bien présente, et l'on me dit que les femmes de Buenos Aires ou de Cordoba sont plus libérées. Mendoza, ne l'oublions pas, s'élève au beau milieu d'un désert. Bien sur, j'exagère, et ma petite démonstration ne résiste pas une seconde à l'épreuve empirique. La France est aussi un joyau de diversité et de complexité, et l'on y dessine facilement la carte des influences électorales. C'est ici l'illustration d'une difficulté inhérente à l'observateur. En arrivant dans un pays inconnu, on ne peut que généraliser ses observations à travers un nombre limité de constatations. J'ai vu dans les Mendocinos l'image de l'Argentine parce que je n'en connais presque rien d'autre. Ce Mea Culpa étant fait, je peux continuer sur ma petite réflexion du « S'il te plait, dessine moi un étranger ». Pour illustrer cet instant de branlette intellectuelle, laissez moi vous raconter ce petit cours d'Anthropologie. Comme vous le savez, dans mon groupe de travail se trouve Facundo, trentenaire sympathique et souriant, toujours très fier de souligner la diversité de ses « collègues de travail ». S'y trouve en effet une Brésilienne, une autre Française en plus de moi, et deux Argentins (dont Facundo). Bref. Le travail, un peu bébête, était de réfléchir à un comportement social que nous pouvions analyser comme un rite, selon la définition anthropologique que dans ma grande mansuétude je vous épargnerai. On cherche. Facundo nous demande s'il existe des comportements s'assimilant à des rites en France. Content de ma blague à venir, je balance « Le vin et le fromage ». C'est alors que tous se sont rués sur nous pour nous poser un déluge de questions: « c'est vrai? Il existe combien de fromage en France? Vous le manger quand? Il y a une manière spéciale de le consommer? Cela signifie quoi? » Ils étaient tellement contents de voir en nous un aspect typique, conforme aux idées, que j'avais de la peine à expliquer que ce n'était pas vrai, et que la France est second pays au monde, derrière les États Unis, en terme de rentabilité pour... Macdonald. Pire, j'avais même une petite tristesse de détruire ce petit mythe qui leurs faisait tant plaisir... Allez, je coupe la poire en deux. Ce n'est pas un rituel, c'est un coutume, voilà! Au moment de passer à l'oral, Facundo expose notre réflexion. Nous avons, bien sur, choisi le maté comme exemple de « rite social ». Il tient quand même à dire à tout le monde qu'en France, le vin et le fromage, c'est un rite. Et merde. Comme un con, me voilà responsable de la perpétuation d'un cliché. Ayant du mal à parler à cause d'un rire difficilement maitrisable, on réussit tout de même à nuancer, en expliquant à tous que le fromage et le vin, c'est plutôt une coutume. Pauline aussi a bien rit. Elle imaginait la scène de toute la petite famille Française vêtue en habit de cérémonie et dansant autour du fromage sacré, traditionnellement tranché par le père de famille dans un silence religieux.
L'étranger se dessine toujours selon des stéréotypes qui résistent mieux à la mondialisation que la réalité elle même. Je me souviens être tombé un jour, en France, sur une chaine documentaire ou chaque semaine un pays était visité par un charmant journaliste-aventurier parcourant les routes. Cette fois on y présentait la France. Le commentateur expliquait qu'en France, c'était chose traditionnelle de retourner son assiette de soupe pour y poser le fromage. L'image montrait de bons Français, habillés dans la mode des années 40, en train de rire en retournant l'assiette pour y poser le fromage. Le tout dans un corps de ferme, bien sur. Quelqu'un a déjà vu ça? Méfiez vous des émissions « culturelles » qui présentent les pays dans leurs belles traditions mortes depuis 50 ans. Donc, si je vois une émission sur le voile intégral, je saurais maintenant que ce n'est pas systématique de toutes les musulmanes! Transition tirée par les cheveux pour vous raconter la chose la plus dingue que j'ai pu voir dans cette université. Toujours en Anthropologie, nous parlions de la Théorie de Balandier, notre anthropologue national aux cotés de l'éternel et regretté Levi-Strauss. Il étudie les mécanismes de soumission. Pour lui, le vrai pouvoir ne provient pas de la contrainte mais de l'acceptation. Si la démocratie Française a tant duré, ce n'est pas parce qu'on m'oblige, arme au poing, de donner mon pouvoir de gouverner par le vote, mais parce que j'accepte de le donner et d'être représenté. C'est considéré pour moi comme normal, donc légitime. Le système fonctionne et se perpétue. Pour illustrer cette théorie de Balandier, faite sur l'observation d'une communauté d'Australie composé d'une cinquantaine de personnes, on nous diffuse un « film » magnifiquement intitulé « Les horreurs de l'Islam ». Ça sent le roussi. La vidéo en question, réalisée de manière plus qu'amateur vient de Youtube, internationalement connu comme référence pédagogique. La vidéo en question n'est pas extraite d'un reportage ou quoi que ce soit, mais n'est rien d'autre que la création d'un illustre inconnu. On y apprend que l'Islam voile les femmes parce que celles ci l'acceptent. On y apprend qu'en occident, elles sont presque toutes voilées par la burqua, même à la piscine. Et voilà, l'amalgame est fait. Lisez le Coran, et trouvez moi une seule phrase qui stipule que les femmes doivent se voiler. Cela n'existe pas. Le voile existait avant l'Islam dans l'Arabie pré-islamique, quand dans les tribus Bédouines, la femme n'avait presque aucun pouvoir; et le Coran a considérablement, à l'époque, amélioré le sort des femmes en limitant la légitimité de la lapidation. Acte non encadré par la loi avant les écrits de Mahomet, la lapidation n'existe pas dans le Coran. Il n'en fait jamais mention. Pour trouver un document en faisant référence, il faut se tourner vers les hadits (qui ont force juridique). Mais dans ces textes, cela n'est possible que quand un fait d'adultère est avéré par 4 témoins directs. En gros, il faut qu'une femme est la mauvaise idée de s'engager dans une partouze avec quatre balances. C'était à l'époque une manière de protéger les femmes, en encadrant l'acte de la lapidation dans un cadre légal quasi impossible à concrétiser. Maintenant, que les Hadiths n'aient pas évolués est un autre problème. Quand au voile, le film mélange tout. Entre images et textes absolument terribles (en Iran, on coupe toute partie du corps qui dépasse du voile, mais tapez donc Téhéran sur « Google image » et voyez le nombre de femmes ne portant pas le voile intégral... Ça en ferait des mains à trancher). Rajoutez à cette vidéo une musique d'une grande niaiserie et vous obtiendrez la séquence la plus surréaliste de ma vie. Je suis à l'université, en Anthropologie, et l'on me montre ça. Tout ceci vaut mieux qu'un long discours: http://www.youtube.com/watch?v=lxlTXJFYPt8 (vous DEVEZ regarder pour comprendre).
Comment comprendre ça? C'est que l'Islam est absolument inexistant ici. Ils ne savent pas ce qu'est un musulman, ils n'en ont pour la plupart jamais vu un seul. Leurs seules bases de connaissances sont de telles vidéos, regardées et assimilées de la sorte. Venant d'un enseignant, c'est là le problème immense. Les filles de la classe étaient horrifiées. Restait nous, les Européens, Allemands, Français, qui connaissions le problème mieux que tout les autres réunis. Que faire? Personne n'est intervenu. Qui nous aurait compris, dans notre Castillan fragile? Je me suis contenté de faire le con, assis au premier rang, en allumant mon briquet et en le faisant bouger au rythme de la chanson. Beaucoup on rit, mais n'y on vu qu'un délire idiot. La prof m'a fusillé du regard. Nous sommes partis dégoutés. Mais aussi dérangés. Profondément. L'ignorance régnant dans l'esprit des enseignants-anthropologues est révoltant. Déjà, comment utiliser une vulgaire vidéo Youtube comme support de cours? Et finalement, si nous étions intervenus, pourquoi ne nous aurions-nous pas rétorqué que notre désaccord n'était qu'un signe d'un relativisme culturel contraire au féminisme? Au fond, bien sur que le voile intégral nous choque, nous et notre éducation. Mais toujours nous refuserons de l'assimiler à l'Islam, simplement parce que c'est faux. Mettez en parallèle cette vidéo et sa réception avec mon histoire sur les fromages et le vin... Vous voyez ou je veux en venir. On construit l'autre sur ce qu'on en voit, ou perçoit. Le plus désolant est de jeter un coup d'œil sur les autres vidéos postées par la personne qui a mis celle-ci en ligne. On y comprend alors la nature de sa pensée, profondément, très profondément islamophobe. Dernièrement, notre propriétaire nous demandait si nous connaissions des étudiants étrangers noirs ou asiatiques. Nous répondions que non, que nous n'en avions presque pas vu ici. Elle nous dit alors qu'ils sont pour elle une « grande curiosité ». Ce sont bien sur des mots qui choquent, mais des mots très paradoxaux. C'était pour elle un signe d'ouverture, d'envie de connaître, de voir. Ce n'est pas une altérité basée sur la peur ou le rejet, au contraire. Mais en voulant connaître l'inconnu, on finit par voir en l'autre une « curiosité » déshumanisante. Et c'est ici un jugement très européen. On ne saurait, sur les critères culturels argentins, qualifier notre propriétaire de « raciste ».
En cela, il est difficile de comprendre mon environnement, autant que de partager avec ses acteurs cette difficulté. Il n'y a pas longtemps, j'étais avec des amies pour manger un Asado et bosser un exercice de ciné. La discussion dérive sur la manière d'appréhender un nouveau pays (j'encourageais mes amies à faire une année en « Intercambio »). On me demande si c'est difficile psychologiquement. Je réponds que le plus dur, c'est de comprendre des codes sociaux différents que ceux auxquels nous sommes accoutumés. On me demande un exemple. Merde. Je parle donc de ce rapport étrange, à Mendoza, entre la gente féminine et la gente masculine. Sans me répondre sèchement, je vois bien qu'on se défend. Ai-je manqué de tact? Je ne pense pas, c'est surtout que l'Amérique Latine est assez nationaliste, quand en France, c'est très à la mode de critiquer son pays devant des étrangers, ça fait très « ouvert d'esprit ». Deux heures plus tard, une amie remet ça sur le tapis, en hésitant. « Tu connais des pays aussi conservateurs que l'Argentine? ». Ok, d'abord, je n'ai jamais dis ça. J'ai toujours souligné avec elles les progrès que l'Argentine connaissait, progrès inimaginables en France actuellement (mariage gay, femme présidente...). Et puis je souligne aussi que je toute façon, je ne connais pas assez l'objet pour me prononcer. Les mots manques pour nuancer mes propos, et en parlant d'objet, je parlais des rapports de genre. Pas des Argentins. Elle fronce les sourcils. « Objets? Nous sommes des objets pour toi? » Je tente de m'expliquer, mais au fond, j'enrage. Pour la première fois, on me dessine comme l'européen venu ici en sociologue pour observer des bestioles bouger derrière une vitre. Venant d'une bonne amie, ça me vexe. Mais parce que cela provient d'une bonne amie, justement, la discussion n'aura aucune conséquence sur la suite.
L'amour de la nation, la fierté de l'identité me restera longtemps des choses bien lointaines. Pourtant, je me sens toujours étranger ici. Les liens restent difficiles à tisser. Les étudiants vivent chez leurs parents, ils sortent peu. J'ai la chance d'avoir un groupe d'amies très sympathiques et patientes (et charmantes), mais rien ne remplace jamais la force des amitiés tissées par les années. Et puis, ce n'est pas toujours simple d'être catapulté dans un contexte inconnu. En ce moment, les étudiants de la faculté votent pour élire les représentants étudiants. Notre bâtiment est recouvert d'énormes affiches couvrant des pans entiers des murs extérieurs. La bataille fait rage. On s'y croit un peu. Franja Morada, La Walsh, MNR, OCR... Les partis étudiants sont plus omniprésents que jamais. Ca me rappelle mes douces années lycéennes, quand en criant contre le CPE, on pensait un peu sauver le monde.
Je suis amis avec des militants de la Walsh. La Walsh, c'est la représentation étudiante des Péronnistes. En en parlant avec une amie de la Franja Morada, j'ai été surpris par le mépris qu'elle portait pour ses camarades de « l'autre camp ». Je ne comprenais pas tellement. Cette compétition est profondément ancrée dans la vie politique de la petite faculté. Personnellement, ils ne peuvent pas se sentir à mille mètres. En réalité, ce petit combat entre ces deux partis, les deux principaux de l'université, est assez symptomatique de ce qui se passe en Argentine. Les gens de la Franja Morada se disent socio-démocrates. Au niveau national, ils se retrouvent dans le parti Radical, parti lui même membre de l'internationale. En gros, c'est un peu la droite du PS Français (le PS est aussi de l'internationale socialiste, même si...). Ce sont des libéraux un peu rose. Et comment des libéraux pourraient-ils s'entendre avec des Péronnistes? Ennemis de toujours! Péron, c'est le pouvoir personnifié, l'État tout puissant. La Franja critique l'aspect liberticide du Périonisme, des violences policières et des tentatives de contrôles de la presse. La Walsh fustige les démocrates-sociaux comme prêts à mettre l'économie Argentine au service des États-Unis. Cette opposition est assez difficile à retranscrire sur l'échiquier politique Français ou presque tout les partis se disent libéraux, à l'exception du FN et du NPA (en gros). Le PCF a quand à lui oublié depuis longtemps la révolution.
Comment comprendre le Péronnisme? Comment comprendre ce que fut le poids de l'État? Comment comprendre cette fascination pour une personne, pour un mythe? Disons que Péron est avec De Gaulle le symbole du monde de l'après guerre. Au retour de la démocratie en France, nous nous sommes jetés dans les bras d'un homme, sans rien savoir de son projet. Est venue la cinquième. La presse dirigée et l'ORTF, l'État omniprésent, la grande époque Keynésienne, celle des plans (non obligatoires, hein!), des politiques territoriales. Les similitudes entre les deux hommes sont réelles. Mais pourquoi le Gaullisme est il en France aujourd'hui infiniment moins influent que le Péronisme en Argentine? D'abord, il faut bien souligner le contexte Français de 1958. La guerre d'Algérie et son Putsh d'Alger, l'embourbement d'une quatrième république qui, conçue pour ne pas reproduire les déséquilibres de la troisième est retombée dans un parlementarisme pourtant contraire à l'esprit de sa constitution. Mais c'est surtout que le libéralisme n'est pas vécu en France de la même manière qu'ici. Le regard reste en Argentine assez profondément anti-américain. La CIA, Videla, Condor... La tutelle silencieuse de l'Oncle Sam n'a pas été rose. Mais à bien y réfléchir, le Gaullisme est enterré depuis peu en France. Chirac se disait bien Gaulliste. Sans compter Giscard, c'est bien Nicolas Sarkozy qui, de manière quasi officielle, a tiré un trait sur une mouvance politique jugé bien ancienne, même si le gaullisme Chiraquien ne l'était plus que de nom (et aussi, c'est vrai, d'apparences). Ici, Kirchner, c'est un peu le Chirac des années 95. La dernière des Péronistes? Nous le saurons en octobre 2011.
Loin de moi toutefois la prétention de prédire la fin du péronisme, surtout en voyant la ferveur palpable de l'idéologie. Je ne peux non plus oublier qu'il joue en Argentine le rôle du Moralisme ou du Chavisme ailleurs: c'est un symbole d'indépendance face au géant du nord. Kirchner joue sur cette note, parce qu'elle résonne bien à l'opinion. La réalité profonde de sa politique est moins claire. Dans le concert des grandes nations, l'Argentine sait qu'elle a un rôle à jouer. La question est de savoir quel instrument utiliser. Aujourd'hui, elle tente plutôt de se positionner par rapport au voisin Brésilien. Il y a en Argentine un mélange étrange et complexe de protectionnisme (exaltation des industries nationales) et de libéralisme. Un peu comme chez nous durant les trente glorieuses quoi...
Reste donc bien des choses sur lesquelles réfléchir dans ce pays attachant et étrange. Entre les tremblements de terres (nous avons ressenti 2 ou 3 légères secousses ici, et notre propriétaire nous demande de ne pas laisser les bouteilles vides sur la table la nuit, pour éviter qu'elles ne tombent en cas de petits mouvements), les personnels de sécurité omniprésents, dans les MacDo, devant les belles maisons, dans des petites cabanes en plastique dans les rues; les infirmières ou autres personnes travaillant dans les cliniques et marchant en blouse dans les rues à la fin du travail... Je ressens de plus en plus le besoin d'inverser les rôles, de retourner en France, et de parler avec des étudiants étrangers qui leur tour me diront mon pays comme je ne l'ai jamais vu. Les entendre analyser les habitudes, la politique, les comportements.

Il n'y a toujours que les étrangers qui savent voir ce que les autochtones n'ont jamais remarqué.

Les deux photos sont de Irina. Une montre la façade de la faculté à l'heure de la campagne. L'autre montre un tableau accroché au mur d'une des grandes salles de la faculté. Ce tableau montre le peuple marchant pour demander vérité et justice sur les agissements du pouvoir sous Videla. Les silhouettes blanches représentent "los desaparecidos", ceux que le pouvoir a fait disparaître.